Dépasser l’égocentrisme des informations sur les réseaux sociaux
Lorsque l’on évoque l’égocentrisme sur les réseaux sociaux et la tendance à une communication centrée uniquement sur soi, notre pensée se tourne souvent vers les influenceurs. Il est indéniable que ces derniers mettent en avant leur image pour promouvoir et vendre des produits, profitant de l’influence qu’ils exercent sur leur communauté d’abonnés, attirés par leur personnalité.
Cependant, l’égocentrisme de l’information est un phénomène moins souvent évoqué, pourtant bien présent chez de nombreux comptes sociaux, notamment ceux des collectivités, organismes publics ou entités touristiques. Ces acteurs considèrent souvent que toute information n’émanant pas d’eux-mêmes n’a aucune valeur ajoutée. Autrement dit, ils répugnent à promouvoir d’autres canaux que le leur, même au détriment d’une promotion quasi-gratuite de leur environnement.
Cette tendance est particulièrement frappante lors de l’organisation d’événements. Si ceux-ci ne sont pas directement gérés par l’entité qui a autorité ou la collectivité, aucune information n’est partagée, aucune implication n’est constatée, et aucune promotion n’est faite sur leurs canaux officiels. Comme si mettre en avant le territoire par le biais d’autres contributeurs était tabou. On oublie alors la valeur ajoutée que peut offrir la viralité de l’information, au détriment de celui qui en assure la promotion.
L’égocentrisme de l’information se manifeste par la conviction qu’une information non diffusée par soi-même sur les réseaux sociaux est nécessairement une mauvaise chose. Pourtant, il est important de rappeler que les réseaux sociaux ne sont que des outils de communication au service d’un territoire ou d’une entreprise. Si la diffusion de l’information peut contribuer au succès d’un événement ou d’un produit dans la vie réelle, où est le problème ? Ces entités ont souvent des stratégies bien établies, croyant détenir la clé de la communication, mais elles se privent ainsi d’informations diffusées par d’autres canaux, et privent le public d’informations souvent cruciales sur le territoire.
Cette attitude est d’autant plus frustrante pour le public, car elle crée une rétention d’information qui nuit à la réputation du territoire ou du lieu, notamment lorsqu’il s’agit de promouvoir ce qui s’y passe. Cette réticence à partager peut être interprétée comme une protection exacerbée de l’information détenue, ou simplement comme une incompréhension du monde qui les entoure.
Il serait pourtant extrêmement bénéfique, notamment pour une destination, une ville ou une collectivité, de s’ouvrir aux contributions de son environnement pour enrichir sa communication et projeter une image positive auprès du public. Sur les réseaux sociaux, il est de plus en plus évident que rester entre soi est contre-productif. Une stratégie de médias sociaux efficace implique un échange avec sa communauté et le partage d’informations, qu’elles proviennent de soi ou d’autrui. Communiquer uniquement pour nourrir son ego de marque ou de territoire conduit inévitablement à une communication uniforme et fade.